Vol de Strat-Two, c'est fini !


Strat-Two s'est envolé le 2 juin 2023 à 11h30 de la cour de la cité scolaire Triboulet à Romans-sur-Isère.
Il s'est posé environ 3h plus tard sur les hauteurs d'Empurany (Ardèche), après avoir flirté avec les 32000m d'altitude.

Projet 2022-2023 : Strat-Two


Participants et déroulement


Le projet a été mené par :
Ce projet, sur lequel tous les élèves et étudiants ont travaillé tout au long de l'année, a été ponctué d'évènements :

Quelques éléments techniques


Partie embarquée


Le système principal était fourni par le CNES (émetteur Kikiwi), et permettait :


Un schéma d'architecture est présenté ci-dessus (cliquer pour voir l'image complète), avec les mesures embarquées : L'ensemble était alimenté par 2 piles 4.5V, assurant un fonctionnement pendant plus de 12h.

Le système secondaire réalisé initialement à l'IUT de Valence (étudiants, enseignants) et dont le développement a été poursuivi par les mebres L0AD, permettait :


Un schéma d'architecture est présenté ci-dessus (cliquer pour voir l'image complète), avec les mesures embarquées : L'ensemble était alimenté par un accumulateur LiPo 3.7V/2500mAh, assurant un fonctionnement pendant plus de 12h.
3 caméras autonomes (semblables à des GoPro) permettaient de filmer :

La caméra Firefly était alimentée en parallèle par un accumulateur interne (LiPo 3.7V/1100mAh) et par un accumulateur externe (LiPo 3.7V/2500mAh), assurant un fonctionnement théorique de plus de 5h. La caméra RunCam était alimentée en externe par un accumulateur LiPo 3.7V/2500mAh raccordé à un dispositif d'élévation de tension à 5V), assurant un fonctionnement théorique de plus de 5h. La caméra Wolfang était alimentée en externe par un accumulateur LiPo 3.7V/2500mAh, assurant un fonctionnement théorique de plus de 5h.

Partie mécanique


Deux nacelles ont été réalisées, par chacun des groupes de collégiens, après étude des matériaux, croquis, conception 3D et réalisation de maquettes à échelle réduite.
Il a été choisi de faire voler celle réalisée par les collégiens du collège de l'Europe de Bourg. C'est un cube de polystyrène extrudé de 30x30x30cm (collé/renforcé), avec des parois de 2cm d'épaisseur, composé de 2 parties (haut/bas) qui s'emboitent. Sa masse est d'environ 250g. Y était placé un squellette, réalisé par le L0AD, formé de 3 plateaux de carton ondulé reliés par des entretoises en MDF. Les différents éléments étaient fixés sur le squelette, les capteurs devant avoir un accès sur l'extérieur étant placés à l'interface des 2 parties de la nacelle.
Ci dessous, quelques photos des éléments intégrés (presque prêt à voler, tout n'est pas connecté), sur lesquelles on retrouvera les capteurs et systèmes présentés précédemment.


Partie sol


La nacelle possèdait 3 dispositifs radio différents :

Un schéma d'architecture est présenté ci-dessus (cliquer pour voir l'image complète), avec les différentes solutions de suivi :


Vol de Strat-Two


En résumé


La prévision à H-12 (cliquer pour aggrandir), réalisée via CUSF Landing Predictor, promettait une randonnée sympatique en Ardèche pour aller le récupérer ;-)


Après avoir décollé à 11h30 le 2 juin 2023 de la cour du lycée Triboulet à Romans-sur-Isère, Strat-Two a éclaté à environ 13h20 à 32000m au dessus de l'Ardèche (un peu en dessous de Saint-Félicien), conformément à la prévision.

Après éclatement, la nacelle est descendue relativement vite et a attéri une demi-heure plus tard sur les hauteurs d'Empurany, dans un pré juste après avoir frolé les arbres.

       


Préparatifs


(photos à venir ...)

Nicolas Janin, l'aérotechnicien responsable du lacher, est arrivé vers 9h30 et plusieurs chantiers ont été lancés en parallèle :



Envol



La nacelle étant qualifiée, fermée (et décorée par un groupe de collégiens du collège Triboulet) et la télémesure étant fonctionnelle, tout le monde s'est dirigé vers la zone de lacher.

Une bache a été déployée au sol, l'enveloppe du ballon a été déposée dessus, et une autre bache a été posée au dessus du ballon pour le maintenir au sol pendant le gonflage.

Le feu vert a été donné par la DGAC, jointe au téléphone par l'aérotechnicien, pour un décollage dans la demi-heure.

Les bouteilles d'Helium ont été approchées au plus près et le gonflage a pu démarrer après que l'aérotechnicien ait donnée les consignes aux différents postes (gonflage, maintien).
2 bouteilles d'Hélium (soit environ 6000 litres) ont été vidées dans l'enveloppe par 2 lycéens, la ballon prenant progressivement sa forme ronde et son diamètre final d'environ 2m, toujours maintenu par un groupe d'une dizaine d'élèves.

Une fois le ballon gonflé, la tuyère a été ligaturée puis le reste de la chaine de vol a été approché du ballon. Comme il y avait peu de vent, l'aérotechnicien a opté pour un lacher à l'anneau.
Un anneau a été placé entre le ballon et le reste de la chaine de vol. On y a fait passer une ficelle maintenue par 2 élèves. L'aérotechnicien s'est saisit du ballon, la bache de maintien a été retirée, et il a laissé flotter le ballon au dessus de sa tête. En déroulant progressivement la ficelle, la chaine de vol s'est élèvée progressivement jusqu'à faire flotter la nacelle au dessus de la zone de lacher. Le compte à rebours a été lancé et, lorsqu'il s'est achevé, l'un des 2 élèves a laché la ficelle, ce qui a libéré le ballon qui a pris son envol.


Suivi


Le suivi a pu être effectué par les 3 moyens disponibles :

L'équipe de récupération (une voiture de radio-amateurs avec suivi de leur sonde, une voiture du L0AD avec suivi de leur balise) est partie peu de temps après le lacher pour Saint Félicien (en suivant la prévision).

Des informations curieuses ont été obtenues pendant la descente :

L'hypothèse la plus probable était que la radiosonde et la nacelle ne voyageaient plus ensemble ...

Les vidéos embarquées ont montré effectivement que la nacelle est redescendue sans parachute (celui-ci qui n'a pas été retrouvé), fréinée par le réflecteur radar :

Quelques secondes après le larguage du parachute, la radiosonde a été éjectée (la ficelle qui la reliait au réflecteur a cassé après un balancement très violent). Elle est retombée dans un pré à Bozas, elle a pu être retrouvée assez rapidement par l'équipe de récupération, elle éméttait toujours et était en parfait état.

La nacelle a pu être retrouvée avec un peu de chance.

L'émetteur kikiwi avait donné une position au dessus de Bozas à 4000m d'altitude. Au sol, le Kikiwi n'éméttait plus. A partir de cette position, une prévision d'atterissage faite sur place a permis de considérer Empurany comme un point de chute probable. L'équipe de récupération s'est donc postée à Empurany pour essayer de retrouver le signal du kikiwi ou du système LoRaWan. Le kikiwi s'était manifestement arrêté mais la baie de réception LoRaWan mobile a permis de recevoir un message avec une position (plus d'interférences après l'arrêt du kikiwi).

La nacelle a pu être récupérée facilement dans un pré, le réflecteur radar était parfaitement visible depuis la route.



Résultats


Les résultats sont positifs et chargés d'ensignements, beaucoup d'éléments restent encore à analyser.

Les lycéens vont notamment exploiter les mesures de leurs capteurs, enregistrées intégralement sur la carte SD embarquée.

Les vidéos embarquées sont très réussies (cf. plus bas).
Quelques photos ci-dessous (cliquer pour aggrandir), notamment des captures d'écran de l'éclatement filmé à 120 images/s.

   
   
   



Extraits des vidéos embarquées (décollage, éclatement, atterrissage)